Dans la famille qu’Arthur a connue, il valait mieux se taire que de trop vouloir demander des comptes aux autres. Arthur a compris très tôt qu’il ne devait jamais poser de questions, il devait apprendre à rester à sa place. La famille Peverell, ces sorciers de sang-pur, une longue lignée et les parents d'Arthur prônaient sans hésitation la pureté du sang, méprisant sans aucune hésitation ceux qui avaient le malheur de ne pas correspondre à leurs idéaux. Arthur naît dans une atmosphère familiale dont il est difficile d’en réchapper, on lui a toujours appris à respecter les autres sang-purs et à dénigrer les autres. Son éducation était rigide et il n’avait pas de place pour les futilités dans sa vie, il devait respecter les règles du jeu. Arthur ne connaît pas tous les détails entourant la lignée Peverell, il ne connaît en fait que cette légende qu’il connaît sur le bout des doigts tellement elle est profondément ancrée dans sa mémoire. Antioche, l’ancêtre qui est connu pour avoir eu en sa possession l’une des reliques de la mort, un grand sorcier. Malheureusement, le destin s’est révélé tragique, car en croyant berner la Mort, Antioche s’est fait prendre à son propre piège.
La lignée s’est perdue à travers ses descendances, elle a perdu de sa puissance originelle en produisant bien peu d’héritiers masculins pour perpétuer le nom. Si cette lignée perdit peu à peu de son nom d’origine, les quelques hommes portant le nom de Peverell faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour faire respecter leur nom, allant parfois trop loin au nom de ce grandiose héritage.
Norah Peverell donna naissance à un fils, un miracle alors qu’elle et son mari Dorian n’étaient plus dans la fleur de l’âge. L’espoir sembla renaître après toutes ces années à espérer un héritier à cette lignée sur le point de s’éteindre. Malheureusement, le couple ne pourra jamais voir leur fils grandir. La mère succomba à son accouchement quelque temps plus tard. On expliqua des complications dues à son âge et le père, fou de chagrin, abandonna le jeune bambin à sa soeur Judith. Le garçon, Wesley, grandit dans une atmosphère familiale assez difficile, son éducation demeurait extrême, il passa une grande partie de sa vie à vivre dans une éducation qui prônait la pureté du sang et l’importance du nom de la famille Peverell, il connaissait cette histoire par cœur. Wesley était entouré de quelques cousins tout aussi froids et détestables que sa tante et son oncle, sans foyer familial uni, il avait compris que l’amour n’avait pas sa place. On lui avait appris qu’aimer était strictement réservé pour les faibles, que le devoir passait avant tout plaisir, quel qu’il soit. Il grandit dans cette noirceur qui faisait la fierté d’une tante obnubilée par la puissance des paroles et de la violence des gestes, et vivre sans amour fut le destin de sa descendance.
Arthur était trop jeune pour comprendre certaines choses, il désirait tellement vivre une enfance comme tous les enfants de son âge, alors il se contentait d’observer le monde à travers la vitre de sa chambre. Ses parents, Wesley et Naomi, ne lui donnaient que très peu de privilège, il vivait à travers une éducation particulièrement stricte et limitée pour son imagination. En grandissant, Arthur cherchait un moyen de défier ses parents, il entrait dans un âge où il voulait élargir ses horizons. Il avait certes son meilleur ami d’enfance qui venait lui tenir compagnie, mais il désirait une plus grande liberté, découvrir son indépendance, s’éloigner du manoir familial et il n’hésitait pas à défier les ordres des servantes et tutrices qui s’occupaient de lui. Arthur aimait particulièrement traverser les champs, partir à la rencontre de nouvelles amitiés, notamment une jeune fille qui devait avoir le même âge que lui. Son amitié avec Hazel fut instantanée, il ne semblait pas encore comprendre de quel monde elle provenait, seulement, il allait vite se rendre compte de la différence entre leurs deux mondes. Il ne venait pas du même univers et pourtant, il se sentait énormément proche d’elle. Il refusa de la laisser tomber, il désirait la protégée de sa famille qui accepta mal son statut de sang-mêlé. Hazel devint une amie chère à son cœur, elle devint rapidement sa plus proche confidente, il pouvait tout lui dire sans gêne. Arthur décida qu’il était préférable pour Hazel de ne pas venir au manoir Peverell afin d’assurer sa sécurité, car il connaissait ses parents, il savait de quoi ils étaient capables. Arthur ressentait le besoin viscéral de s'éloigner de l'influence néfaste de ses parents, il avait envie de vivre une vie normale, il avait sans cesse cette impression d'oppression. Les règles? Il les respectait, on lui avait tout de même apprit à bien se tenir et d'être respectueux envers les gens, seulement il ne cessait de ressentir un profond sentiment d'abandon et d'égarement, vivre ainsi qui faisait perdre son essence. Arthur a toujours eu l'impression d'être muselé tel un animal en cage, comme si toute cette cage dorée n'était qu'artifice afin de le maintenir à distance du monde extérieur. Se rebeller demeurait l'unique moyen pour lui de faire entendre sa voix, beaucoup trop de gens lui reprochaient d'être différent, de ne pas ressembler à ses parents, d'être qu'un jouet cassé qu'on tentait de réparer. Un bris de fabrication, ont l'empêchait de montrer ses véritables couleurs.
Personne ne semblait se rendre compte de l’amitié secrète entre Hazel et Arthur qui parvenait à maintenir la mascarade concernant ses sorties hors du manoir, lorsqu’il se permettait de contourner les règles imposées par ses parents. Arthur passait supposément ses heures à jouer avec ses autres amis au sang-pur. Une certaine lueur brillait au fond de son regard : il parvenait à tenir sa meilleure amie à une bonne distance du manoir, il s’était confié à elle à de nombreuses reprises. Seulement, ses parents finirent par découvrir la vérité et jamais il ne pourra oublier la colère qui avait traversé leurs regards devant tant de désobéissance. Arthur accepta difficilement les reproches et les conséquences, il refusait de suivre leurs traces, et il ne s’imaginait pas, plus vieux, perpétuer la tradition en usant de magie noire comme eux, ça le répugnait. C’est à ce moment précis que, sous le coup de cette émotion si forte, que les pouvoirs d’Arthur se manifestèrent, en projetant quelques objets autour de lui, n’ayant aucune conscience de son geste et il comprenait encore moins comment il est parvenu à provoquer cet incident. Ses capacités de sorcier s'éveillèrent brusquement à un moment délicat de son enfance, certes, il était fier d’être encore comme ses amis, d’avoir la possibilité d’apprendre la magie lorsqu’il sera en âge d’intégrer Poudlard. C’est finalement le jour de son onzième anniversaire qu’il a l’honneur de recevoir officiellement sa lettre de Poudlard, on pouvait voir dans son regard tellement de fierté et de reconnaissance, une soif d’apprendre la magie et surtout, c’est une chance pour lui de s’éloigner de l’influence parentale que générait l’ambiance au manoir.
Pour la première fois, depuis qu’il est en mesure de comprendre pourquoi il vit en ce monde, Arthur avait enfin la chance unique de pouvoir découvrir le monde extérieur. Évidemment, ses parents décidèrent de l'accompagner jusqu’au chemin de traverse, passant en premier lieu vers Gringotts afin d’accéder au coffre familial. Leur soudaine générosité ne passa pas inaperçue aux yeux d'Arthur qui comprit par la suite leurs véritables motivations : ils avaient pour objectif de se rendre vers l’allée des Embrumes, un quartier peu recommandable. Malgré cette déception qu’on parvenait à déceler dans son regard, c’est l’occasion pour Arthur de se procurer tous les articles sur la liste, il appréciait particulièrement cette visite chez Ollivander en quête de la baguette idéale selon lui et il l’avait trouvée... ou plutôt ce fut la baguette qui le trouva.
À Poudlard, Arthur assiste à la répartition des élèves dans les différentes maisons, c’est sans grande surprise qu’il voit sa meilleure amie Hazel rejoindre les rangs de la maison Serdaigle. Toutefois, au moment où il croyait pouvoir rejoindre rapidement une maison, son attribution à une maison sembla s’éterniser. Il subsistait en lui un grand doute concernant le choix final, il avait plusieurs qualités qui regroupaient les Poufsouffle et les Gryffondor. Le Choixpeau décida finalement de l’envoyer chez les Poufsouffle, un soulagement traversa son regard, un drôle de sentiment le traversa lorsqu’il comprit quelle réaction aurait sa famille en apprenant la nouvelle. Ce n’est pas parce qu’ils intégreraient une maison différente qu’il oublierait son amitié avec Hazel, il aurait au contraire la chance de pouvoir se retrouver afin de passer du temps ensemble.
Arthur s’intègre rapidement à cette vie d’étudiant, l’intérêt qu’il porte pour certains cours le pousse à se dépasser, il devient rapidement un sorcier avec une bonne maîtrise des sorts et sortilèges. Il montrera plusieurs aptitudes lors des différents cours auxquels il assiste et il affectionne particulièrement les cours de défense contre les forces du mal, il se passionne pour la métamorphose ainsi que les soins aux créatures magiques. Arthur excelle aussi dans les cours de potions et de sortilèges, toutefois, il demeure un sorcier ayant de bonnes moyennes dans la plupart de ses cours. Son talent et sa facilité à apprendre la magie attirent rapidement l‘intérêt de ses professeurs, ses aptitudes font de lui un sorcier très brillant pour son âge, il devient un adolescent rapidement populaire. Malheureusement la réputation de sa famille ainsi que de sa lignée demeure un sujet bien trop présent à travers les discussions. Nombreux sont ceux qui s'intéressent à sa personne pour l’image qu’il projette. Il se rend rapidement compte qu’il est loin de ressembler à tous ces sorciers de sang pur, il n’apprécie pas particulièrement de l’intérêt qu'on lui porte uniquement parce qu’il est un Peverell. Arthur souhaite plus que tout s’éloigner de ces responsabilités, il désire être reconnu pour ce qu’il est et non de ce qu’on attend de lui. Ce changement chez lui prend du temps, mais il finira par montrer sa véritable personnalité.
Cette vie entre les murs de Poudlard surpassait de loin les moments sombres qu’il passait lorsqu’il rentre au manoir Peverell pour les vacances d’été. Cette relation qu’il entretient avec ses parents se détériore au fil du temps qui passe, Arthur montre de plus en plus d’indépendance, il est maintenant en âge de prendre position sur ses décisions. Arthur entretient une relation assez froide et difficile avec son père, les absences de sa mère n’améliorent en rien ces tentatives de communication. Arthur ressent le besoin de prendre son indépendance, bien qu’il montre une forme de résilience dans certains aspects de leur relation. Arthur ne peut échapper aux dîners familiaux qu'imposent ses parents, les visites se font rares et les conflits s'intensifient au fil des années. Les années plus reposantes et paisibles demeurent ses années au sein de Poudlard, cette école devient rapidement son foyer et sa maison, il accepte de moins en moins les retours durant les vacances du temps des Fêtes, les correspondances se font plus rares. Arthur décide de s’ouvrir davantage aux autres étudiants, son cercle social prend de l'expansion, les filles s'intéressent de plus en plus à lui. Arthur n’aime pas s’attacher, rares sont les moments ou laisse ses sentiments prendre le dessus, il ne peut s’autoriser à se laisser complètement aller au risque de briser le cœur d’une fille. Seulement, il brisera sa promesse, il effacera les barrières qu’il avait instaurées autour de son cœur. Il aurait voulu que les choses se passent de manière différente, il espérait profondément voir cette relation prendre un autre virage. Arthur croyait réellement ne pas être en mesure de s'attacher, lui qui oubliait sa propre promesse, ses pensées furent déstabilisées par de nouveaux sentiments. Arthur s’attachait tranquillement à une fille qui prenait de plus en plus de place dans ses pensées, elle était la première pour qui il ressentait une certaine affection. Ses gestes demeurent maladroits, ses paroles demeuraient calmes et empathiques, Amelia venait d’une famille de sang pur, sa famille demeurait ferme quant à la nature de leur sang, ils supportaient difficilement les nés-moldus. Toutefois, il ne demeurait pas totalement fermés puisqu’ils vivaient dans un quartier de no-majs. Malgré les restrictions de la famille d’Amelia, Arthur passait davantage de temps en sa compagnie, elle semblait le comprendre sans forcément accepter certaines choses. Cette relation lui fit oublier un peu les émotions qu’il pouvait ressentir envers sa meilleure amie, Arthur se refusait de détruire une si belle amitié avec Hazel, il ne pouvait prétendre qu’il ne ressentait que de l’amitié, pour la protéger.
Arthur se laisse aller dans cette relation qui avance lentement, il se montre prudent, il est maladroit dans ses gestes, mais il respecte Amelia. Il ne se rend pas du tout compte de la souffrance qu’il peut causer dans le cœur de sa meilleure amie en fréquentant cette fille, même si à ses yeux, elle était différente d’Hazel et qu'elle ne pourra jamais la remplacer. Malheureusement, une guerre chez les moldus était sur le point d'éclater, cela ne concernait en rien Arthur, toutefois, il ne pouvait s’empêcher de s'inquiéter des répercussions pour cette Amelia qui vivait dans un quartier moldu, ainsi que pour les proches de sa meilleure amie. Puis il finit par apprendre la mort d’Amelia, elle et famille périrent brutalement sous les assauts des bombardements ennemi. Les corps furent découverts sous les décombres, la maison fut totalement pulvérisée sous les projectiles, même la magie qui dissimulait le domicile n’était pas de taille contre les bombes des moldus. Sa mort le choqua et le bouleversa pendant un bon moment. Cette nouvelle fut comme un coup-de-poing dans tout son être : plus jamais il ne pourrait la voir arpenter les couloirs, il n’entendrait plus jamais sa voix se propager dans les salles de classe. Arthur venait de comprendre la précarité de la vie. La présence d'Hazel lui procura le plus grand bien, son soutien demeurait l’élément important qui lui permettait de faire son deuil, le chagrin avait fait place à cette paix dont il avait besoin afin de pouvoir tourner la page.
Ce drame se produisit au même moment où il apprit les révélations de ses parents, cela s’est produit à travers plusieurs conversations qu’il surprit durant l'une des rares vacances d’hiver au manoir. Depuis un moment, les journaux rapportaient l'ascension de Grindelwald du côté de l’Europe de l’Est principalement. Les gens s’en inquiétaient, d'autres ne semblaient pas se soucier des événements qui se déroulaient aussi loin de l’Angleterre. Pourtant les parents d’Arthur semblaient avoir porté cette cause en obsession et il ne pouvait se permettre de suivre cette obsession de ses parents, il ne pouvait pas agir comme les partisans qu’ils étaient devenus. Arthur commença à avoir peur pour la sécurité de sa meilleure amie, il devait à tout prix éloigner ses parents loin des terres où habitaient Hazel et sa famille. Arthur accepta donc de partir en voyage vers la France, pas pour faire plaisir à ses parents et leurs idées, encore moins pour devenir ce mage noir qu’ils espéraient tant le voir devenir.
Le voyage vers ce coin reculé de l’Europe par Portoloin se fit en un instant, tandis que la perception des sens se brouille à cause de l’objet magique. Mais ce n’est pas le paysage magnifique des Alpes françaises qui se dressait devant eux, mais bien celui du paysage Autrichien qui semblait suspendu dans le temps. Arthur avait été gardé dans l’ignorance depuis le début de ce projet, mais il n’était pas stupide, il avait conscience qu’il était question de sa présence et celle de ses parents au sein des troupes partisanes de Grindelwald. Il ne pouvait pas croire que ses parents osaient l’entraîner dans une histoire qui le dépassait totalement, les voir aussi charmés par cette nouvelle perspective d’avenir lui répugnait. Jamais il n’oserait aller contre ses valeurs, jamais il ne pourrait suivre ces gens qui recherchaient aussi violemment un monde ouvert où les sorciers vivraient librement. Il existait des règles qui se devaient d’être respectées, il y avait des raisons pour que le monde magique soit dissimulé, il y avait des raisons justifiées qui devait être maintenues. La distance qui les séparait d’un petit groupe de sorcier ne fit qu’accentuer le mauvais pressentiment que ressentait Arthur depuis un moment et qui finit par se concrétiser. Il comprit finalement que le groupe de sorciers qui se rapprochait était constitué des fidèles de Grindelwald. Arthur reconnut d’ailleurs sa silhouette plus loin, il reconnut les traits de Gellert en personne pour avoir vu sa photo dans les journaux, un frisson indescriptible traversa son corps, son regard tentant de demeurer aussi neutre que possible. Il comprit enfin, mais malheureusement, qu’il était trop tard pour reculer. Il comprit que ses parents avaient été approchés et attirés jusqu’ici à cause du nom de leur famille : Peverell, intimement lié aux reliques de la mort. Mais Wesley et Naomi n’avaient aucune information à transmettre à ce sujet. Arthur lui-même, s’il se souvenait de cette histoire, jamais il n’avait entendu ne serait-ce que des rumeurs concernant l’emplacement des reliques, il pouvait facilement affirmer n’avoir même jamais vu la fameuse baguette de son ancêtre.
Devenus inutiles, les trois derniers Peverell allaient être exécutés. Les sortilèges et les attaques se propagèrent dans tous les sens, d’une rapidité qui empêchait Arthur de maintenir sa concentration. Il se retrouva piégé d’un sortilège qui l’empêchait de bouger et il réalisa ce qui était en train de se produire. Ses parents attirés dans un piège, séduits par de fausses promesses de grandeur, d’un monde où la fierté de leur nom serait restaurée, où les sang-mêlés seraient écartés… que des mots pour endormir leur méfiance et leur faire croire ce qu’ils voulaient bien entendre. Wesley et Naomi brûlaient de haine face à cette trahison, ces faux espoirs nourris et cette vie rêvée qu’ils n’auraient jamais. Impuissant, Arthur vit son propre père tuer sa mère sous l’influence du sortilège d’Imperium, la soumettant au sortilège endoloris, entendant ses hurlements se répéter en mille échos. Son père subit ensuite le même sort, une vraie séance de torture à la fin de laquelle le sortilège qui immobilisait Arthur prit fin. Les dernières paroles de son père résonnaient toujours dans son esprit, le suppliant de fuir aussi loin que son corps le permettait. La peur habitait Arthur et il eut tout juste l’idée de se saisir du portoloin qui les avait amenés ici, avant de perdre conscience. Un sortilège venait de le frapper de plein fouet, il reprit conscience à Pré-au-lard, là où ce funeste voyage avait débuté.